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SURSITAIRES?

Atelier Clélia Alric, février 2020, Niort

Quand l’éden entre en sursis, la peinture se réveille

Peinture, volumes, assemblages, installations, écritures…

Petit à petit, j’ai abandonné l’idée d’être concessionnaire d’un style. Non seulement trop d’œuvres envahissaient mon atelier mais, pris par le métier d’enseignant, je parvenais de moins en moins à écouler mes productions. Je me suis orienté progressivement sur une démarche en rapport avec l’environnement, faite de moyens plastiques variés.

L’accrochage que je prépare (pas loin du centième mais le tout premier en tant qu’exposition personnelle dans une galerie) repose sur des axes qui questionnent notre culture pour en montrer la vulnérable splendeur.

Adam et Eve

En travaillant à la rédaction de mon récit autobiographique, Le ciel d’Alençon est immense , j’ai réalisé que  beaucoup d’entre nous sont amenés à se déplacer comme si la migration faisait partie de la condition humaine.

Je ne sais pas pourquoi les croyances religieuses nous renvoient à des paradis somptueux alors que nous avons largement de quoi faire sur Terre. En convoquant Adam et Eve, tels que Masaccio, Michel Ange, Ottavio et d’autres ont pu les croiser lors de leur expulsion, je me suis permis de rappeler que les premiers migrants de l’histoire n’en menaient pas large au début, entre beauté et fragilité de l’existence.



Etude pour une exposition sur 55 m2, janvier 2020


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photographie Jean-Michel Monin

En récoltant depuis plusieurs années des affiches dans la rue, je ne fais rien d’autre que collectionner de la culture et de la démocratie pour en faire des matériaux de base (que le public est ici invité à manipuler). En récoltant certains déchets pour en faire des sabliers, j’ai voulu prendre exemple sur la Terre qui recycle ses pelures depuis toujours.

Ayant beaucoup déménagé, je n’ai pas hésité à lessiver mes premières peintures à l’huile, exactement comme s’il s’agissait de palimpsestes mais avec cette différence que je n’ai pas voulu les repeindre… L’effacement comme finalité. Jusqu’aux la(r)mes de parquets prélevées sur le site de la ZAC St Hélier (cf fontaine Un mètre cube d’eau, Rennes) avec lesquels j’ai façonné des pupitres et des châssis.

Les assemblages et volumes ici présents traduisent certains moments de ma pensée, avec des registres variés et une ligne de création tissée depuis les années 80. Sursitaires ? Peut-être trouvera-t-on une réponse à mes inquiétudes positives en s’appuyant sur la Boîte noire ou en interrogeant Boat people. Un face à face s’est organisé entre peinture et non-peinture mais finalement, j’aimerais que peindre devienne synonyme de voir. Quand on dit « je vois », cela signifie « je comprends »…

photographie Jean-Michel Monin
Quand un visiteur fait coucou à Malevitch… il s’agit d’un imprimé bois et noir, encadrement bois de châtaignier 50x50x5cm, sur un assemblage de draps teint en noir 100x100x5cm. je lui ai seulement demandé de repositionner mon « langue de bois »

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