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Emanuela Meloni

Sèvre sur mer .

Le visiteur se promène dans le spectacle d’une pensée photographique…

Emanuela Meloni, Sèvre/mer, Le Séchoir Niort 18 septembre-18 décembre 2021. Organisation : Villa Pérochon

Entre la Sèvre et l’océan, la photographe italienne ne semble poser qu’une question : soit vous êtes végétal, soit vous êtes ciel. Le contraste est puissant, toutes les nuances de vert et de verticalité sont lancées dans un dialogue avec l’eau et ses horizons sans fin. Les arbres s’associeraient aux flux pour apprivoiser la part réelle de nos ressentis. Emanuela Meloni glisse sur des réflexions philosophiques dans son long parcours : montrer la Sèvre, c’est parler des arbres ; montrer la mer, c’est se faire avaler par le ciel.

L’accrochage un peu serré s’est mis au service de la photographe pour nous envelopper dans une totalité. Le propos n’est pas exempt de narration mais ce qui compte, c’est d’immerger le spectateur dans la fraîcheur des images. Deux mondes l’observent, entre saturation et vacuité. L’inverse est imaginaire, la douceur terreuse de la rivière et la lumière saline de l’océan ne peuvent qu’épancher son regard.

Ce qui pousse le mieux, semble-t-il en dehors des arbres, ce sont les îlots d’algues ou de vagues. Ce monde revisité par l’image, travaillerait-il sa biodiversité et son sens du camouflage ?

L’histoire des chamoiseries et ganteries Boinot est convoquée pour nous rappeler les liens que les hommes ont noués avec la Sèvre. Les peaux ont cédé la place aux photographies. Personnellement, je n’ai jamais vu autant d’eau dans un séchoir mais cela ne devrait pas m’étonner venant d’une jeune méditerranéenne.

Les bateaux sont vides, les habitations lointaines. La présence humaine est limitée : un pêcheur, un couple se baignant et trois promeneurs. Cette écriture renforce la vision paysagée du poème voulu par l’auteure.

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